Les mariages précoces, les mutilations sexuelles féminines ou les crimes d'honneur sont des formes de violence contre les femmes considérées comme des pratiques traditionnelles néfastes et pouvant mettre en cause à la fois la famille et la communauté. Bien que des données aient pu être collectées sur certaines de ces formes de violence, il ne s'agit pas d'une liste exhaustive de ces pratiques.
6 février Journée internationale de la lutte contre les mutilations sexuelles féminines 8 mars Journée internationale des droits des femmes |
Avril Mois de la sensibilisation aux violences sexuelles (USA) 11 octobre Journée internationale des filles |
25 novembre Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes 10 décembre Journée internationale des droits humains |
Les MSF recouvrent toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme. Les mutilations sexuelles féminines sont internationalement considérées comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes.
Clitoridectomie : La clitoridectomie est l’ablation partielle ou totale du clitoris. (Source: OMS)
Excision : L’excision est l’ablation totale ou partielle du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans ablation des grandes lèvres.
(Source: OMS)
Infibulation : L’infibulation consiste en une excision partielle ou totale des organes génitaux externes et une suture ou un rétrécissement de l’orifice vaginal. (Source: OMS)
Autre mutilation : toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales, par exemple, piquer, percer, inciser, racler et cautériser les organes génitaux. (Source: OMS)
On estime à 61 000 le nombre de femmes et filles vivant en France et ayant subi des Mutilations Sexuelles Féminines [source : Institut Européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE)]
On estime à 35 000 le nombre de femmes et filles vivant en Italie et ayant subi des Mutilations Sexuelles Féminines [source : Institut Européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE)]
194 Etats membres des Nations Unies ont adopté en décembre 2012 la résolution 67/146 visant à « intensifier les efforts mondiaux visant à l’élimination des mutilations génitales féminines ». La résolution encourage tous les États Membres à prendre les mesures requises pour éliminer la pratique : application de lois contre les mutilations, sensibilisation, affectation de ressources dédiées à la protection des femmes et des filles de cette forme de violence. [Source : Programme conjoint sur les MGF. UNFPA-UNICEF rapport annuel 2012]
DFID - Department for International Development
Le principal facteur de risque de mutilation est l’appartenance ethnique et non la religion. Les MSF font souvent partie d’un rite de fécondité ou de passage à l’âge adulte, et elles sont parfois considérées comme une manière de veiller à la chasteté et à la “pureté” sexuelle des jeunes femmes. Elles sont pratiquées le plus souvent sur des jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans.
Cette intervention est pratiquée par des circonciseuses traditionnelles, qui jouent souvent un rôle central dans les communautés, notamment en tant qu’accoucheuses. Toutefois, les mutilations sexuelles féminines sont de plus en plus pratiquées par du personnel formé médicalement.
Le fait que les femmes soient considérées comme un objet, une propriété contribue à cette forme de violence, cette idée étant très enracinée dans les sociétés patriarcales.
Les mutilations sexuelles féminines ne présentent aucun avantage pour la santé et sont préjudiciables aux jeunes filles et aux femmes. Au-delà de la privation du plaisir féminin, les complications immédiates peuvent être douleurs violentes, choc, hémorragie, tétanos ou septicémie, rétention d'urine, complication lors de l’accouchement, fistules.
Malgré l’adoption de la résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU, on recense en juillet 2013, 29 pays où les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées en Afrique et au Moyen-Orient. Les pays accueillant une grande communauté de migrants combattent la pratique de l’excision sur leur territoire et sensibilisent les communautés à la disparition de cette pratique dans leur pays. Le fait que les femmes soient considérées comme un objet, une propriété contribue à cette forme de violence, cette idée étant très enracinée dans les sociétés patriarcales.
En 2012, le Parlement européen a adopté une résolution pour l’élimination des Mutilations Sexuelles Féminines. La résolution qualifie ces pratiques « d’acte de violence constituant une violation des droits fondamentaux des femmes et des filles ». La résolution insiste sur la nécessité d’informer, d’éduquer, de mobiliser les populations et d’associer les autorités locales et régionales ainsi que la société civile à la lutte contre l’excision. Bien que les mutilations sexuelles soient majoritairement pratiquées dans certains pays d’Afrique et du Moyen-Orient, elles concernent également les pays d’Europe où vivent de nombreuses femmes et filles ayant subi une forme de mutilation ou risquant encore d'en être victimes.
Les vacances d’été qui marquent la transition entre l’école primaire et le collège peuvent notamment représenter une période à risque pour les jeunes filles qui retournent au pays. L’Europe est également concernée par le biais des demandes d’asile. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, chaque année, 20 000 femmes et filles originaires des pays où les mutilations sont pratiquées demandent l’asile dans l’Union Européenne. La France est le premier pays d’asile. Entre 2008 et 2011, en moyenne, plus de 20% des demandeuses d’asile en France étaient originaires de pays dans lesquels les MSF sont pratiquées. Lutter contre l’excision en Europe, c’est travailler auprès de la diaspora qui peut jouer un rôle essentiel de prévention et de sensibilisation auprès des populations locales.
Parmi les progrès réalisés au plan international et local, on relève ces dernières années :
Par ailleurs, un certain nombre de démarches politiques et juridiques ont été amorcée depuis déjà plusieurs années dans les pays d’action de la Fondation Kering :
Le Royaume-Uni, la France et l’Italie sont tous signataire de plusieurs conventions européennes et internationales qui condamnent la pratique des Mutilations Sexuelles Féminines. Les MSF sont notamment passibles de condamnation sur le plan pénal à l’intérieur et à l’extérieur du territoire national dans chacun des trois pays. Les législations nationales en matière de protection de l’enfance peuvent également être mobilisées pour sanctionner la pratique.
Un mariage forcé se définit par toute union – civile, religieuse ou coutumière – dans laquelle l’un des conjoints (ou les deux) se marie contre son gré sous pression de l’entourage (chantage, menaces, violences physiques…). Le mariage est dit précoce lorsque la mariée est âgée de moins de 18 ans.
Un mariage forcé peut avoir des conséquences dramatiques : atteinte à la liberté et à l’intégrité, chantage affectif, rupture familiale, séquestration, déscolarisation, grossesse précoce et/ou non désirée, violences conjugales, dépression. Un mariage forcé peut également avoir pour conséquence des relations sexuelles non consenties.
De nombreuses adolescentes, contraintes à des mariages précoces, sont victimes de violences domestiques prolongées. En outre, les mariages précoces sont souvent suivis de l’abandon des épouses. Ceci plonge les jeunes filles dans une extrême pauvreté et accroît le risque de les voir entrer dans le commerce du sexe.
Enfin, en terme de santé, si le mariage précoce n’est pas une cause directe de mortalité, il reste l’un des facteurs aggravant les risques de mortalité maternelle et infantile, essentiellement à cause des grossesses prématurées, et les risques d'infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH/SIDA.
Le mariage précoce est pratiqué en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans certaines catégories de population au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans certaines parties de l'Asie, le mariage à la puberté ou peu de temps après est courant chez certaines catégories de population.
Plusieurs raisons expliquent pourquoi la tradition des mariages précoces perdure à travers le monde. Dans les zones de grande pauvreté, le mariage précoce est considéré comme une stratégie de survie économique. Dans certains pays, la famille de la mariée reçoit une dot (argent, animaux, terre…) ce qui représente une source d’acquisition de richesse et peut pousser les familles à marier leurs filles. Dans d’autres pays, la famille de la mariée peut être contrainte de donner une dot. Dans ces cas, une fille jeune et peu éduquée coûte moins cher qu’une femme.
Comme pour les mutilations sexuelles féminines, le mariage forcé concerne les pays européens principalement par l’intermédiaire des populations d’origine immigrée résidant sur leurs territoires. Les vacances d’été représentent ici aussi, une période à risque pour les jeunes filles exposées au mariage forcé. En France, 12 à 15 cas de jeunes filles sollicitant l’aide de l’Etat français depuis l’étranger sont traités chaque année. Par ailleurs, on estime à 70 000, le nombre de jeunes femmes potentiellement menacées de mariage forcé en France.
Dans de nombreuses sociétés, les victimes de viol, les femmes soupçonnées de relations sexuelles avant le mariage et les femmes accusées d'adultère sont victimes de violences "d'honneur" commises par les membres de leur famille. Le meurtre en est la forme la plus extrême.
Le fait qu’une femme puisse refuser un mariage arrangé, refuser des faveurs sexuelles, tenter de divorcer que ce soit dans le cadre de la violence conjugale exercée par son mari ou dans un contexte avéré d'adultère est perçu comme cause de déshonneur pour la famille tout entière dans la mesure où on reproche à la femme d’avoir manqué à se soumettre à l’ordre moral implicite de la collectivité et donc à porter atteinte à l’honneur de sa famille.
Ces pratiques découlent d'une croyance sociale profondément enracinée que les membres de la famille, en particulier masculins, doivent contrôler la sexualité et/ou protéger la réputation des femmes de leur famille, en vue de préserver "l'honneur" de la famille.
Selon cette croyance, la violation de la chasteté est considérée comme un affront à l'honneur de la famille. Si la chasteté des femmes de la famille a été bafouée (ou perçue comme l'ayant été), elles doivent être punies, se voir privées de leur liberté de mouvement et de choix de vie ou être blessées ou tuées. Le fait que les femmes soient considérées comme un objet, une propriété contribue à cette forme de violence, cette idée étant très enracinée dans les sociétés patriarcales. Ces crimes sont commis dans tous les milieux, et ne concernent pas seulement les régions rurales, mais également les villes et les milieux " éduqués".
Au Royaume-Uni, le London Metropolitan Police Service estime qu’une douzaine de crimes d’honneur sont commis chaque année en Grande-Bretagne. Des cellules gouvernementales et des unités spécialisées ont été instaurées pour lutter contre ces crimes sur le territoire.
En Italie, une dizaine de cas ont été relayés dans les médias en 2010. La lutte contre les crimes d’honneur implique prévention, sensibilisation, investigation et prise en charge des victimes grâce à une action coordonnée entre les pouvoirs publics et les associations.
En France, depuis 1993, une dizaine de cas ont été relatés par les médias. Selon les informations officieuses des associations de femmes, les populations les plus touchées par le crime d’honneur sont indiennes, pakistanaises, sri-lankaises, kurdes et turques. «La lutte contre les violences faites aux femmes» a été désignée Grande Cause nationale par le Premier ministre François Fillon en 2010. Une partie du plan de «Lutte contre les violences faites aux femmes» établi par le gouvernement peut s’appliquer aux crimes d’honneur.
Comment, où et pourquoi les MSF sont-elles pratiquées? Quelles sont les conséquences sur la vie de millions de femmes et de filles? Retrouvez toute l'info sur le site d'Orchid Project Cliquez ici
« 14 millions de cris », une vidéo réalisée par Lisa Azuelos à l’occasion du 8 mars 2014. 14 millions de cris en référence aux 14 Millions de filles mineures mariées de force tous les ans dans le monde. Regarder la vidéo