21 des 37 gouvernements adhérant à la recommandation de l'OCDE sur l'égalité entre les femmes et les hommes ont inscrit les violences faites aux femmes parmi les trois priorités en matière de parité entre les sexes dans leur pays. C’est dans ce contexte d’urgence que s’est tenue, les 5 et 6 février derniers, la première conférence à haut niveau de l’OCDE « Mobiliser l’action publique contre les violences conjugales ».
Provenant de divers pays, des associations, des représentants politiques, des juristes ou encore des survivants, se sont réunis pour partager leurs expériences et étudier comment prévenir, contrer et éradiquer les violences perpétuées envers les femmes.
Ces deux jours de conférence ont été marqués par des moments chargés en émotion, comme lors de l’intervention de Charlotte Kneer, Directrice Générale de Reigate and Banstead Women’s Aid et survivante de violences. Son témoignage poignant soulignait l’importance de travailler directement avec les victimes des violences faites aux femmes, qui sont les plus à même de savoir ce dont elles ont besoin et ce qui doit être fait pour éradiquer ce fléau.
Diverses thématiques essentielles ont également été soulevées et définies comme des priorités pour mettre fin aux violences faites aux femmes. L’inclusion des jeunes hommes dans cette lutte et les aider à faire évoluer les mentalités en leur permettant de réfléchir au système de valeurs inégalitaires dans lequel ils ont été élevés, à leur définition de ce qu’est « être un homme » et à l’impact sur leur santé, leurs relations, les violences, les problèmes de santé mentale, la consommation de stupéfiants, et autres difficultés, est essentiel. Comme l’a souligné Gary Barker, Président & Directeur Général de Promundo-US, cela doit se faire dès le plus jeune âge, afin de mettre fin au cycle intergénérationnel des violences.
L’adoption d’une approche multidisciplinaire pour accompagner les survivantes, comme le fait la Maison des Femmes, permet de traiter efficacement les conséquences des violences. Ghada Hatem-Gantzer, Fondatrice de la Maison des Femmes de Saint-Denis, a présenté sa structure unique, et l’importance de mobiliser chaque acteur : de la société civile, en passant par les forces de l’ordre jusqu’au niveau politique. Le rôle clé des entreprises dans cette lutte a été signalé par Jane Pillinger, experte sur l'égalité des sexes et de la violence sexiste au travail. Elle a rappelé les résultats de l’enquête « Comment les violences conjugales impactent-elles le monde du travail ? », du réseau européen #OneInThreeWomen, co-fondé par la Fondation Kering et la Fondation FACE. Cette étude préconise la mise en place de mesures concrètes en interne, telles que créer des politiques d’entreprise sur les violences conjugales au travail ou encore travailler sur les risques qu’impliquent les auteurs de ces violences sur le lieu de travail, afin de soutenir les femmes qui en sont victimes.
Ces deux journées se sont terminées par un appel à l’action pour l’OCDE : Mobiliser l’action publique contre les violences conjugales, avec une attention particulière portée sur les points suivants :